Aller au contenu

Le programme de surveillance air et santé (Psas) fête ses 20 ans

  • par

La pollution atmosphérique demeure un enjeu de santé publique en France et dans le monde.

Le 11 décembre 2017, le programme air et santé (Psas) de Santé publique France fête ses 20 ans d’existence.

A cette occasion, Santé publique France a réalisé une storymap qui retrace l’histoire du programme, les faits marquants de ces 20 ans dernières années et les enjeux à venir.

Le Psas en quelques chiffres

  • depuis la création du Psas, 120 évaluations quantitatives d’impact sanitaire (EQIS) ont été produites sur 55 zones urbaines françaises, ce qui représente un peu plus de 21 millions d’habitants ;
  • dans le cadre de la surveillance des effets sanitaires à long terme de la pollution, une augmentation de 10 µg/m3 des PM2.5 se traduit par une augmentation de 15 % du risque de mortalité non-accidentelle ;
  • la pollution par les particules fines en France continentale représente plus de 48 000 décès chaque année, correspondant à une perte moyenne d’espérance de vie à 30 ans de 9 mois.

Le programme de surveillance air et santé de Santé publique France

Le Programme de surveillance air et santé (Psas) a été créé en 1997 en application de la LAURE, loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie, du 30 décembre 1996, dont  l’article 3 stipule que « l’Etat assure […] la surveillance de la qualité de l’air et […] de ses effets sur la santé ».

 

Le Psas est coordonné par Santé publique France en étroite collaboration avec les Cellules d’intervention en région et s’appuie sur un réseau multidisciplinaire de partenaires (Ademe, Aasqa, Ineris, Inserm, LCSQA, OMS, ORS Ile-de-France…) afin de fournir aux décideurs une expertise nécessaire à l’orientation des choix en matière de santé publique.

Grâce aux résultats des études épidémiologiques produits depuis 1997, le Psas surveille et caractérise les effets à court et à long termes de la pollution atmosphérique sur la santé, et réalise des EQIS. Les EQIS sont des méthodes permettant d’estimer les bénéfices sanitaires attendus d’actions visant à réduire les niveaux de pollution. L’objectif est d’appuyer les politiques publiques locales, nationales et européennes de gestion de la qualité de l’air.

Au démarrage, le Psas comptait 9 villes. Aujourd’hui, 20 villes françaises dont deux en outre-mer y participent -représentant plus de 15 millions d’habitants-, ce qui permet de prendre en compte la diversité de l’exposition à la pollution de l’air en France.

Du fait des conditions climatiques, des politiques de réduction des émissions et de l’évolution possible des sources émettrices, les risques pour la santé liés à la pollution de l’air sont susceptibles de changer et le Psas va continuer à assurer le suivi de ces évolutions et de leurs impacts sur la santé pour répondre au mieux aux attentes sociétales et protéger l’état de santé de la population.

Rappels sur l’impact de la pollution de l’air sur la santé

La pollution atmosphérique demeure un enjeu majeur de santé publique comme le montrent les récentes publications de Santé publique France, de l’Organisation mondiale de la santé et de la littérature internationale. La Commission « pollution et santé » du Lancet a estimé en octobre 2017 que les maladies causées par la pollution ont été responsables de 9 millions de morts prématurées en 2015 – soit 16 % de l’ensemble des décès dans le monde. Parmi eux, 4,2 millions de décès annuels sont attribuables aux particules fines de l’air ambiant.

Les études épidémiologiques, toxicologiques et expérimentales mettent en évidence les liens entre exposition à la pollution atmosphérique et différentes pathologies. Il n’existe pas de seuils en-deçà duquel aucun effet sur la santé ne serait observé, tant pour une exposition chronique que pour une exposition aiguë.

Les pathologies chroniques se développent après plusieurs années d’exposition au jour le jour, même à de faibles niveaux de concentration. Elles sont étudiées via des études de cohortes (échantillon de la population suivi dans la durée), qui montrent que la pollution peut générer des cancers, des pathologies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, angine de poitrine, accident vasculaire cérébral, troubles du rythme cardiaque…) et respiratoires (asthme, BPCO…). Des études récentes pointent également des effets possibles sur la reproduction, le risque de naissance prématurée, le diabète, le développement neurologique de l’enfant et la démence chez les personnes âgées. En contribuant au développement de ces maladies, la pollution de l’air diminue sensiblement la qualité et l’espérance de vie de la population.

L’aggravation de symptômes de pathologies chroniques, ou effets aigus, peut se produire quelques heures à quelques jours après l’exposition, y compris à des concentrations faibles. Les effets les moins graves et les plus courants sont la toux, l’hypersécrétion nasale, l’expectoration, l’essoufflement, l’irritation nasale, des yeux et de la gorge… Des effets plus graves, respiratoires ou cardiovasculaires, peuvent aussi apparaître et conduire à l’hospitalisation voir au décès.